Les quartiers à visite à Bucarest :
Floreasca / Dorobanți
Ces quartiers sont ceux des gens qui ont les moyens, un peu bling bling sur les bords, vestes de couleurs criardes à l’italienne pour les hommes, lunettes noires festival de Cannes pour les femmes. Ne vous étonnez pas de voir garées des voitures de sport flambant neuves un peu partout autour des restaurants. En plein essor il regorge de boutiques gastronomiques branchées, de bars à vins, de boutiques de vêtements haut de gamme et de confiseries fines. Ces deux quartiers voisins abritent certains des meilleurs restaurants exotiques de la ville (italien, chinois, japonais, français…). L’architecture y est un joli chaos : elle mélange d’anciennes villas, avec jardin à l’avant, de style Art Nouveau ou brancovenesc, aux influences françaises ou orientales (à visiter la rue Paris), avec des blocs de quatre étages qui contrastent sévèrement avec le reste. Ce quartier a aussi l’avantage d’être l’un des plus verts de Bucarest. Vous y trouverez de nombreux parcs et espaces verts pour y promener vos chiens et vos enfants avec des laisses de couleurs différentes pour ne pas les confondre. À ne pas manquer, Gradina Floreasca, qui organise des concerts tout au long de l’été autour de sa piscine, une sorte de Saint-Tropez mais sans paparazzi, le Yuki Japanese Home Dining où on vous accueillera en kimono dans une maison digne d’un film de Ozu, et pour finir et pas des moindres, le paradis de la cuisine thaïlandaise, Tuk Tuk, nombre de tables limité mais kiffe illimité. Il y en a bien d’autres car ici la nouveauté est la bienvenue toute l’année. Vous pourrez aussi aller courir dans le central parc de la ville, Herastrau, à seulement 10 minutes de là, et faire le tour de son lac de jour comme de nuit et en toute sécurité.
Lipscani
Il s’agit ici du quartier historique le plus ancien de Bucarest. Il date, rendez-vous compte, de 1459, l’année, où, précisément, le célébrissime Vlad l’Empleur a établi sa cour, Curtea Veche, dont on peut encore, si vous en avez la curiosité et la patience, visiter les quelques vestiges. Les noms des rues témoignent de l’activité marchande et artisanale du quartier, vous pourrez ainsi vous balader dans la rue Selari (rue des Selliers) ou la rue Blanari (rue des fourreurs) ou la rue Lipscani dont le nom aurait été donné par des marchands saxons venus de Leipzig en Allemagne. Le quartier est aujourd’hui connu sous le nom de Vieux centre. Je n’ai plus besoin de le présenter car il est aujourd’hui l’épicentre de la vie nocturne bucarestoise. Pour le décrire pour ceux qui ne seraient encore jamais sortis de chez eux, nous pouvons commencer par ses rues étroites tant il y a un embouteillage de corps de toutes les nationalités. L’été, tout ce beau monde se retrouve dehors, la musique résonne partout, et vous empêchera sûrement d’échanger plus de trois mots avec vos amis mais l’ambiance est là, cela ne fait aucun doute, vous pourrez même danser en plein air un verre à la main. Les restaurants proposent des plats aux couleurs du monde mais la tendance est plutôt au burger arrosé de bières, délicieux au passage ou aux plateaux de viande dont l’incontournable est ses mici et de la mamaliga à toutes les sauces. Ne manquez pas les Sky Bar Pura Vida et Nomad Sky Bar pour une vue imprenable sur la ville mais surtout comme moyen de survie pour échapper à la foule, au bruit et éviter que le ciel ne vous tombe sur la tête. Le mythique restaurant traditionnel Caru cu Bere vous attend aussi avec sa magnifique décoration Art Nouveau, mais surtout Hanul lui Manuc, une véritable „hacienda” arménienne à ciel ouvert avec son restaurant et sa cave à vin qui vous fera à lui seul comprendre toute l’opulence passée de cette ville aux influences multiples. Tous les soirs, des danses traditionnelles vous seront aussi proposées entre deux verres de Tsuica. Pour finir, je vous conseille de visiter l’église orthodoxe du monastère Stavropoleos, construit dans le style „brancovenesc„, un oasis de tranquilité au coeur de la cité, au sens propre comme au figuré, car aussi dingue que cela puisse paraître, dans ce quartier qui ne dort jamais, des moines vivent juste à côté de l’église dans un cloître.
Gradina Icoanei
Vous balader dans les rues de ce quartier vous fera littéralement voyager dans le temps car c’est un des rares ayant résisté aux démolitions du régime communiste des années 80. Un endroit pittoresque avec d’anciennes demeures luxueuses sur plusieurs étages, des salons de thés cachés dans les jardins de vieilles villas, le parc Gradina Icoanei, petit et coquet, mais aussi la plus ancienne école de la ville, l’Ecole Centrale. Autrefois consacrée à l’éducation des filles appartenant aux élites aristocratiques de Bucarest, cette dernière fut construite par Ion Mincu dans le style néo-roumain. Chaque année des évènements sont organisés dans la rue Verona, avec des stands de bière, des camions itinérants proposant de la cuisine du monde ; des graffeurs y renouvèlent leurs fresques murales qui donnent de la couleur au lieu et vient intégrer la création dans l’espace urbain. Des concerts, des expos, des projections, un quartier où le nouveau côtoie l’ancien. Ne manquez pas le restaurant traditionnel, la Copac, qui réactualise la cuisine roumaine de grand-mère. La librairie Carturesti propose également dans son jardin, Gradina café Verona, des marchés, des soirées dégustations, des barbecues, la nuit, des lampions sont allumés et plongent se terrasse dans un décor enchanteur.
Cotroceni
Là on arrive dans mon quartier préféré et de loin. Si vous voulez décompresser vous êtes au bon endroit. Cotroceni est un quartier résidentiel avec des villas du XIXème siècle construites dans des styles variés: on retrouve ainsi des maisons avec une architecture moderniste, néo-roumaine, néo-maure, mais aussi dans le style art déco, qui font tout le charme du quartier. Ses rues, qui portent les noms de médecins et chercheurs, sont bordées de vieux tilleuls et de platanes. Un des quartiers les plus recherchés par les familles en quête d’un endroit pour respirer les arbres et les fleurs car il abrite le jardin botanique de la ville et la résidence officielle du président roumain, Palatul Cotroceni. Le musée Cotroceni, installé dans l’une de ses ailes, abrite une impressionnante collection de peintures et de livres, ainsi que des objets de décoration. Non vraiment passez par Cotroceni en vélo et vous ne verrez plus jamais la capitale de la même manière. Ne manquez pas le très beau salon de thé, Ceainăria Infinitea, une terrasse entre les plantes et les arbres pour lire ou „La petite bouffe„, café-librairie-boulangerie où sont organisés rencontres, lectures et cafés philo.
Bucarest propose également des quartiers plus underground, populaires et éloignés du centre ville mais il vous faudra encore une visite ou deux pour vous perdre et les explorer par vous-même…